Cher-ère Ami-e,
La peur est une émotion produite par l'ego. Elle est destinée à protéger l'individualité mais peut devenir destructrice lorsqu'elle est utilisée par la nature
inférieure pour créer de la souffrance. La racine profonde de cette émotion que toute être humain peut ressentir est liée à la peur de mourir.
Il faut faire une distinction entre deux types de réactions physiologiques qui peuvent être assimilées à la peur. Premièrement, il y a l'ensemble des réactions
physiologiques (activation du système sympathique, décharge d'adrénaline, etc.) déclenchées lors d'un danger physique immédiat. Deuxièmement, ces mêmes réactions physiologiques peuvent être
ressenties lorsqu'une situation de vie, une autre personne ou un groupe pourrait, pour la conscience de veille identifiée à la personnalité, représenter une atteinte à son image, sans pour autant
qu'il y ait un quelconque risque pour le corps physique. Ces deux causes sont très différentes, et pourtant leur conséquence au niveau physiologiques est la même : un stress
intérieur.
Dans le premier cas, lorsqu'une menace physique peut porter atteinte à l'intégrité de l'individualité, un réflexe de survie est enclenché. C'est la peur de
mourir physiquement. Cette peur n'est pas de même nature que celle ressentie face à une menace psychologique qui pourrait porter atteinte à l'image que vous vous faites de vous-même. En
effet, face à un danger physique, le réflexe de survie vous rend très présent-e et vous réagissez en fuyant ou en vous défendant. Face à une menace psychologique, vous tournez en boucle certains
schémas de pensée dans votre tête. C'est la peur que vous avez de mourir sur le plan psychologique qui déclenche un état de stress intérieur. Certaines facettes de vous-même éprouvent certains
manques et vous espérez qu'ils puissent être compensés en étant aimé-e, reconnu-e et accepté-e par le monde extérieur. Si l'image positive que vous avez envie d'avoir de vous-même est dépendante
du fait d'être aimé-e, reconnu-e et accepté-e, vous allez nécessairement éprouver de la peur si une partie de vous-même, quelque chose ou quelqu'un peut vous empêcher de l'être. Ces menaces qui
peuvent potentiellement dégrader votre image sont soit intérieures, soit extérieures. Il peut s'agir tant des aspects de vous-même que vous jugez indignes de vous permettre d'être celui ou celle
que vous aimeriez être pour vous sentir bien, ou alors d'autres personnes ou groupes chez qui vous cherchez l'approbation, la reconnaissance et l'amour que vous ne pouvez pas vous-même vous
apporter inconditionnellement. Dans un cas comme dans l'autre, vous avez peur de ne pas être suffisamment ceci ou cela et que cette incapacité porte préjudice à votre image. Vous chercherez à
cacher les facettes de vous-même qui vous empêchent d'obtenir cet amour, cette reconnaissance et cette approbation. Cette peur d'être "découvert-e" dans vos facettes les moins reluisantes vous
maintiendra dans un de stress permanent. Même en étant seul-e avec vous-même, vous vous surprendrez à vous repasser le film de certaines discussions ou à imaginer des scénarios où vous êtes en
interaction avec l'autre et où vous cherchez à vous justifier ou à vous défendre pour ne pas vous sentir dévalorisé-e. Ceci est le signe que vous êtes identifié-e à certaines facettes égotiques
de votre nature inférieure et que vous avez peur de mourir psychologiquement.
Souvenez-vous que la nature inférieure ne peut survivre qu'au travers de la souffrance qu'elle génère. Votre nature inférieure,
c'est-à-dire l'ombre en vous, a besoin que vous vous identifiez à elle pour être nourrie. Sans cette identification, elle ne peut vous conditionner et se nourrir de vos réactions émotionnelles
négatives, dont la peur psychologique fait partie. Cette identification peut être parfois très subtile et il n'est pas nécessaire de ressentir une forte vibration de peur pour en être sous
l'emprise. Le simple fait de vouloir entreprendre une activité ou un projet et de rester bloqué-e dans l'inaction peut déjà être la conséquence d'une identification à votre nature inférieure. Par
peur de ne pas atteindre l'idéal de perfection qui vous permettrait de compenser vos manques intérieurs, ou par peur de vous exposer à la sentence impitoyable de votre propre juge intérieur, vous
préférez ne pas vous lancer et rester dans la rassurante mais illusoire impression de conserver vos acquis. La vie étant faite de défis et d'expériences, vous ne tarderez pas toutefois à vous
exposer à nouveau à de nouvelles menaces pour votre image de marque, alimentant encore et encore cet état de stress intérieur.
A l'inverse, c'est aussi la peur de mourir sur le plan de l'ego qui peut vous pousser à commettre certains actes malveillants, à vous justifier, à vous donner
raison, à vous plaindre, à médire, à calomnier, à condamner, etc. Comme nous l'avons vu, c'est aussi elle qui vous invite aux bonnes actions pour en tirer une reconnaissance personnelle en
compensation de vos propres manques. Quand vous manquez de confiance en vous, quand vous vous comparez et que vous sentez inférieur-e, quand vous culpabilisez et vous jugez très lourdement, quand
vous vous sentez indigne de recevoir la reconnaissance et d'être la lumière que vous êtes en essence, c'est encore et toujours elle qui s'exprime à travers vous. Sans doute avez-vous déjà
remarqué-e chez certaines personnes cette propension à ne jamais s'autoriser à recevoir la gratitude, les louanges et les marques de reconnaissance, et qui sont les premières à se révolter contre
la critique et le manque de respect. La fausse humilité ne tarde jamais à montrer son vrai visage qui est celui de l'orgueil et de l'arrogance réprimés et refoulés. Le dénominateur commun de tous
ces "modèles" de conscience est la peur psychologique de mourir.
Ainsi, selon l'intensité de leur identification à leur nature inférieure, certaines personnes vivent parfois en étant totalement envahies par la peur. Toutes leurs
pensées sont construites autour de la peur et leur vie est un véritable enfer intérieur. Rongées par leurs névroses, elles vivent dans la prison émotionnelle à l'intérieur de laquelle elles se
sont elles-mêmes emmurées.
A la lecture de ces lignes, si une part de vous-même se sent pointée du doigt et mise à nue, et que vous deviez en éprouvez de la peur sous la forme d'un
sentiment d'abattement, d'animosité ou de dépression, demandez-vous qui est-ce qui réagit à ces mots. Est-ce votre nature inférieure à laquelle vous vous identifiez présentement, ou est-ce
le Divin en vous-même ?
Dans la quête spirituelle véritable, le Guerrier de Lumière doit apprendre à vaincre sa nature inférieure, non pas en s'en
débarrassant, mais en l'observant depuis cet espace de Conscience pure qui est sa véritable essence. Il doit s'en désidentifier et la ressentir pour ce qu'elle est : une
vibration qui existe à l'intérieur de ce champ infini de Présence consciente, pure Lumière d'Amour-Force. Pour la conscience de veille identifiée à la nature inférieure, cette désidentification
s'apparente à une mort. C'est cette peur originelle de mourir ressentie par l'ego humain qui ne doit sa survie qu'à un ensemble de croyances au sujet de la personnalité dont il se veut le
gardien. Se libérer de son emprise en l'observant avec détachement est la seule manière de se libérer de la peur de mourir. En redevant Conscience pure, vous mourrez à votre nature inférieure,
mais vous renaissez à votre essence véritable éternelle. C'est une mort initiatique. En ressentant cette peur psychologique telle qu'elle est sans réagir en fonction d'elle, vous
vous en libérez, et vous redevenez maître de vous-même. Vous redevenez libre d'agir telle que vous le souhaitez en votre coeur. Vous n'êtes plus prisonnier-ère de ces conditionnements qui
jusque-là faisaient de votre individualité une vulgaire marionnette manipulée par des faux-besoins, des mémoires et des croyances à votre sujet auxquels vous accordiez le pouvoir de définir votre
image et votre valeur.
Concrètement, il s'agit donc tout simplement de vous extraire de la force d'inertie de votre nature inférieure qui vous maintient dans l'identification à ces
schémas de pensées involutifs qui déclenchent la peur. Soyez vigilant-e, reconnaissez-les avec humilité. Ne vous voilez pas la face. Acceptez-les pleinement. Englobez-les de votre Présence
consciente. Ressentir la vibration de la peur dans votre corps vous permettra de vous désidentifier de la facette qui la provoque. Ne cherchez rien d'autre que RESSENTIR. Vous n'avez rien à
craindre. La peur n'est que la conséquence de l'illusion de séparation et de votre ignorance que vous êtes déjà le Divin ici et maintenant.
Encore une fois, ne cherchez pas à vous débarrasser de la peur, mais changez de regard sur elle, tout simplement. Il s'agit d'un basculement de la conscience.
Ressentez-en la vibration avec une extrême concentration, sans y réfléchir, sans en chercher la cause. Ainsi vous permettez à votre vraie nature de reprendre toujours plus de terrain sur vos
schémas de fonctionnement limitants. Cette capacité à observer sans réaction est le lâcher-prise véritable.
Lâchez prise, détendez-vous, ressentez sans vous juger, sans juger ce que vous observez, sans même chercher à vous libérer de ces aspects ombrageux qui vous
privent de votre liberté d'Être et qui vous empêchent d'exprimer ce que vous voulez vraiment en votre coeur. Souvenez-vous que vous êtes cet océan infini de Présence à l'intérieur duquel se
meuvent des vibrations, des phénomènes, des énergies, des formes-pensées. Avec la pratique, vous affinerez vos perceptions et les identifications très subtiles deviendront évidentes. Si vous vous
identifiez inconsciemment à certains schémas négatifs (même très subtils et diffus), votre corps le traduira sous la forme de crispations, de tensions, d'une respiration entravée, d'un stress
même léger, etc. Vous pouvez donc toujours revenir à votre sens intérieur pour sonder les énergies qui vous habitent, tant dans votre corps physique que psychique (mental + émotion).
Prenez appui sur la peur et toutes les identifications à vos facettes égotiques pour vous élever au niveau de cet état de conscience libéré et réalisé qui ne
dépend d'aucune forme-pensée pour "Être". Ne permettez plus jamais à votre nature inférieure de vous hypnotiser par son extraordinaire faculté à se faire passer pour vous et à orienter votre
pouvoir créateur selon sa propre volonté. Reprenez les commandes de VOTRE incarnation, c'est vous et vous seul-e qui en êtes le Maître absolu, et nulles autres formes de conscience (tant
intérieures qu'extérieures) souhaitant se l'approprier pour s'en nourrir.
Soyez Divinement béni-e,
De tout Coeur,
Bodhiyuga
PS : Vous pouvez transférer librement le contenu de cet article à vos contacts, toutefois sans en modifier le contenu et en conservant ces
quelques lignes. S'ils sont intéressés, je vous invite à vous inscrire à l'envoi automatique des pensées de bodhiyuga, comme je l'ai fait vous-même
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