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Activités, pratiques et enseignements visant l'harmonie du corps et de l'esprit. Stages, méditation, techniques, chamanisme, allégories, vidéos, témoignages, ressources, paradigmes pour une écologie globale...


Les émotions - 1 - Les émotions perturbatrices

Publié par Jean-Pascal sur 23 Février 2012, 22:00pm

Catégories : #Enseignements

TristesseQu’est-ce qu’une émotion ? D’où vient-elle? Que faut-il en faire ? En observant avec les yeux de l’esprit, nous pouvons comprendre la nature des émotions et en être libérés.

 

Les émotions naissent dans l’esprit en réaction à un événement qui survient dans notre vie. On va distinguer les émotions agréables (la joie, la paix, le bonheur, l’amour, …) des émotions qui sont désagréables (la colère, la jalousie, la haine, la tristesse). Les premières sont celles que l’on recherche et sont dites positives. Les secondes sont celles que l’on cherche à éviter et que l’on appelle les émotions perturbatrices.

 

Les émotions sont impermanentes

Les deux types d’émotion sont de même nature et procèdent du même processus. Le problème vient du fait que les émotions perturbatrices engendrent de la souffrance pour nous-mêmes et pour notre entourage. Leur nature profonde est d’être impermanente, ce qui signifie qu’elles ne durent pas et qu’elles ont un début et une fin. Aucune émotion n’a une durée de vie infinie, comme toute chose d’ailleurs. Cela pose le problème suivant : les émotions positives sont vécues comme étant de trop courte durée, et nous voudrions qu’elles durent sans cesse, ce qui est impossible. L’absence ou la fin d’une émotion positive engendre de la frustration et un sentiment de manque. Elles apparaissent comme la clé de notre bonheur et si elles sont absentes de notre vie, nous sommes malheureux.

Triste.jpg 

Les émotions perturbatrices, par leur caractère désagréable, nous envahissent et nous voudrions qu’elles n’apparaissent pas dans nos vies. Nous voudrions les éradiquer et ne plus les voir réapparaître. Bien souvent, les émotions perturbatrices nous donnent le sentiment qu’elles n’ont pas de fin, et bien souvent, nous nous comportons avec elles de telle façon qu’elles se prolongent plus nécessaire. Comme cela est-il possible ?

 

La saisie par l’ego

Les émotions sont comme les pensées : lorsqu’elles surgissent, notre ego les saisit et se les approprie. Nous disons : je suis jaloux, je suis en colère, je suis triste. Le processus de la saisie fait que nous leur donnons de l’importance et de la consistance. L’émotion devient vraie et réelle, et de ce fait, elle est entretenue par notre mental. Le mental va élaborer toutes les bonnes raisons qui justifient notre colère, notre jalousie, notre haine. La machine s’emballe et tourne toute seule pendant des heures, des jours, voire des années. Cette saisie fait durer une émotion très longtemps et la nourrit, comme on nourrit un monstre qui finit par nous dévorer.

 

Nous devons voir ce processus et le comprendre, sinon nous restons les jouets de nos émotions qui nous dominent. Car bien souvent si nous n’y prenons pas garde, les émotions perturbatrices vont prendre le pas sur les émotions positives, jusqu’à empêcher qu’elles émergent. Dans la dépression par exemple, l’émotion de tristesse va dominer tout l’espace émotionnel et rien d’autre n’aura sa place, ou si peu, la joie qui pourrait surgir reste superficielle ou de trop courte durée.

 

angerLa nature de l’émotion étant du même ordre que celle de la pensée, c’est la saisie de l’émotion qui la rend problématique. Le mental s’en mêle généralement et vient alimenter la source de l’émotion. Le mental fait naître un discours sur l’objet qui a fait surgir l’émotion et tourne en boucle. Le processus s’arrête le plus souvent après une nuit de sommeil, une pause dans le processus de pensée et de saisie. Mais parfois, cela peut dure plusieurs jours et prendre des proportions inquiétantes. Cela peut aller jusqu’à l’identification par l’ego de l’émotion dominante : l’ego se dit « je suis jaloux de nature, je suis quelqu’un de dépressif ou de colérique » et on devient effectivement son émotion dominante.

 

Comment s’y prendre avec les émotions ?

D’abord on se rappelle que les émotions sont de même nature que la pensée, à savoir impermanentes, liées au passé ou au futur, et « saisissables » par l’ego. Il est plus difficile de travailler sur la maîtrise des émotions que sur la maîtrise des phénomènes mentaux, car les émotions sont des vagues plus puissantes dans l’océan de notre esprit. Les émotions nous ballottent plus fortement que nos pensées.

 

Le regard de l’observateur

Pour aborder cela d’un point de vue spirituel, il est important d’avoir le regard de l’observateur. Observer la montée d’une émotion, de la même manière qu’on observe la naissance d’une émotion, est technique du méditant. Au lieu de dire « je suis en colère », on va constater « une émotion de colère est en train d’apparaître », ou « j’observe la colère qui monte en moi ». La seconde étape consiste à voir et comprendre le phénomène de la saisie par l’ego et ne pas se laissé emporter par cette tendance. Le Je ne va pas saisir l’émotion, il va seulement l’observer. Ce n’est pas du rejet, ni de la négation de l’émotion. Simplement une observation qui identifie le phénomène émotionnel pour ce qu’il est, ni plus, ni moins. L’émotion est liée à une situation qui est perçue dans le présent, mais qui n’a pas de raison de se poursuivre au-delà du stimulus qui l’a déclenché. Autrement dit, je suis en colère à cause de cette situation, mais quand je vais retourner chez moi et parler à mon conjoint de la situation, la colère n’a plus sa raison d’être comme au moment de l’événement. On va dire « j’ai éprouvé de la colère sur le moment », et je peux être en recul par rapport à cette situation. Je me place comme un observateur de l’émotion, non pas comme un acteur victime d’une émotion. Cela fait une énorme différence.

 Angoisse.jpg

Qu’elle est l’utilité des émotions ?

L’émotion renferme une utilité sur le moment qui doit être reconnue comme telle : la colère m’a permis de dire non, la jalousie m’a permis de comprendre que je suis attaché à cette personne et de le lui dire, la haine m’a permis de reconnaître que je n’aime pas ce comportement et que je vais éviter de rester en contact avec des personnes qui ont ce comportement détestable à mes yeux. Cette reconnaissance de l’utilité de l’émotion sur l’instant nous permet de l’accepter, de comprendre sa raison d’être, de voir son aspect impermanent, et de la lâcher lorsqu’elle n’est plus nécessaire.

 

Méditer sur les émotions

Dans la méditation, on va s’entraîner à observer les phénomènes mentaux, et à ne pas les saisir avec notre ego. Les pensées qui surviennent deviennent petit à petit moins importantes que notre observation. Nous sommes spectateurs de nos pensées, et non le personnage qui vit ses pensées. De la même manière, nous devenons spectateurs de nos émotions et ne sommes plus « sujet » de nos émotions. Remarquez que lorsque nous vivons une émotion perturbatrice, l’objet de nos émotions est discuté, critiqué, analysé, décrié…Mais lorsque nous observons une émotion, ce n’est plus l’extérieur qui est observé, mais l’intérieur. Nous endossons la responsabilité de cette émotion, et nous comprenons que nous avons une part de responsabilité dans le fait de suivre et d’entretenir cette émotion, ou au contraire de ne pas la suivre et ne pas se laisser dominer par elle. Nous devenons plus libre, plus fort, plus sage. Nous sommes engagés dans le chemin de la spiritualité. Nous travaillons sur la saisie de l’ego.

... à suivre.

Approche de "Méditation analytique", développée dans le cadre des sessions de méditation du jeudi à Genève

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