Enseignement donné par Thich Nhat Hanh.
Le 1er décembre 1994 au Village des Pruniers.
Nous pouvons dire que notre corps est un autel que nous ne devons pas laisser vacant. Nous utilisons notre respiration pour
ramener notre esprit à notre corps. Quand on regarde un temple déserté on sait que ce temple est abandonné. Inutile de réfléchir pour le savoir : il n’y a personne à l’intérieur.
Si nous observons quelqu’un qui n’est pas en Pleine Conscience, nous savons tout de suite en voyant comment il s’asseoit, marche, parle et travaille qu’il ne pratique pas la Pleine Conscience. Ce
temple n’a pas de résident.
Lorsque nous pratiquons la méditation assise, d’abord nous ramenons notre corps à notre esprit et notre esprit à notre corps. Nous nous asseyons de façon à être réellement présent et faisons en
sorte que notre temple ait un abbé. Ce n’est pas difficile, parce que lorsque nous pratiquons la Pleine Conscience juste, nous établissons notre présence dans ce moment. Lorsque notre corps et
notre esprit ne sont pas en unité dans ce moment nous sommes dispersés. Lorsque notre corps et notre esprit font un, nous avons la concentration. C’est l’opposé de la dispersion. Lorsqu’il y a
concentration, il y a présence véritable dans l’ici et maintenant.
C’est très simple. C’est la réalité de notre pratique. Lorsque nous nous asseyons nous rassemblons notre corps et notre esprit, lorsque nous mangeons nous rassemblons notre corps et notre esprit.
Ce qui est le plus précieux, c’est d’avoir la possibilité de faire cela. Dans la société parfois nous n’avons pas la possibilité de le faire. Mais dans l’environnement d’un centre de pratique,
nous avons les conditions idéales. C’est pour cela que nous avons rejoint le corps du Sangha. Et chaque personne ici nous demande et nous encourage à le faire.
Lorsque nous sommes assis en méditation, personne ne nous pose de question, personne ne nous dérange : nous sommes complètement libre et la qualité de notre assise dépend entièrement de
nous-même. Si notre assise est bonne, nous sommes comme une montagne dans le moment présent ; nous nous ouvrons comme une fleur. Si notre assise n’est pas bonne, les pensées nous emportent. La
façon dont nous nous asseyons ne dépend que de nous-même.
Nous nous asseyons pour être pleinement présent sur notre coussin de méditation, en nous, dans la salle et dans le corps de notre Sangha.
Tout ce dont nous avons besoin, c’est de notre salle de méditation, de notre Sangha. Toutes les conditions nécessaires sont réunies. S’asseoir en méditation, c’est être vraiment là dans le moment
présent. C’est la présence de l’union entre le corps et l’esprit. Et grâce à celle-ci, nous sommes en contact avec la vie. Parce que la vie ne peut être qu’ici et maintenant. Ce genre de contact
est très profond.
Dans le soutra sur la pleine attention à la respiration, le premier objet de la Pleine Conscience, c’est notre corps. Notre corps est notre temple. Nous devons donc le respecter, comprendre son
importance et toujours y retourner : c’est notre refuge. Si nous sommes dispersés, si nous négligeons notre corps, nous n’avons plus de refuge, nous n’avons plus de temple auquel retourner. Les
gens autour de nous pratiquent aussi de façon à ce que leur corps soit leur temple. Nous retournons à notre corps pour en prendre soin, pour être présent dans notre temple, de façon à ce que
notre pratique ait un effet pas seulement pour nous mais aussi pour notre Sangha. A ce moment notre temple est pris en charge et il devient un refuge pas seulement pour nous-même mais aussi pour
ceux qui nous entourent.
Dans la méditation nous utilisons des images et non des idées :
"J’inspire et je vois que je suis une montagne, j’expire et je me sens solide comme une montagne. "
" J’inspire et je me sens comme une fleur, j’expire, je suis frais (ou fraîche ) comme une fleur.
" J’inspire et je suis l’eau calme, j’expire et je reflète ce qui est vrai. "
Pendant toute mon inspiration, je sais que c’est mon inspiration, mais je sais aussi que mon cœur est présent. Nous devons maintenir la Pleine Conscience de notre cœur pendant toute la durée de notre inspiration. En expirant, l’objet de ma Pleine Conscience est mon sourire à mon cœur. Ce sont des choses que l’on peut voir immédiatement dans le soutra sur la Pleine Conscience de la Respiration. L’inspiration commence et finit là et l’objet de notre Pleine Conscience juste c’est notre respiration. Mais si nous transportons un autre objet avec notre respiration c’est aussi la chose avec laquelle nous sommes en contact pendant toute notre inspiration.
Ce ne sont pas là des pensées, ce sont des images que l’on utilise en méditation. Une personne qui médite est comme un poète. La
respiration, c’est notre musique. Les images sont notre poésie. Si notre esprit va se dispersant en toutes directions, ce n’est pas un véritable poème. Lorsque nous pratiquons l’attention à la
respiration, nous sommes la respiration, nous mettons toute notre attention dans la respiration, il n’y a pas de pensées et nous maintenons notre Pleine Conscience juste, notre concentration,
grâce à notre respiration. La respiration est suivie.
Pendant toute mon inspiration, je sais que c’est mon inspiration, mais je sais aussi que mon cœur est présent. Nous devons maintenir la Pleine Conscience de notre cœur pendant toute la durée de notre inspiration. En expirant, l’objet de ma Pleine Conscience est mon sourire à mon cœur. Ce sont des choses que l’on peut voir immédiatement dans le soutra sur la Pleine Conscience de la Respiration. L’inspiration commence et finit là et l’objet de notre Pleine Conscience juste c’est notre respiration. Mais si nous transportons un autre objet avec notre respiration c’est aussi la chose avec laquelle nous sommes en contact pendant toute notre inspiration.
Source: http://sangharime.com/enseignement-sur-la-pleine-conscience-par-tnh-vp3504.html#3504
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