La cinquième et dernière condition (dans les lettres précédentes, il s'agissait du besoin de retour au sacré, du renoncement, de la volonté ferme, et de l'engagement total) qu'il vous est nécessaire de considérer avec attention si vous voulez que votre chemin soit le plus direct possible vers votre centre, est l'humilité.
Si vous n'êtes pas vigilant, vous risquez, au fur et à mesure que vous gagnerez en maîtrise et en rayonnement, de vous laisser emporter par votre enthousiasme et de vous disperser dans de longs
monologues par lesquels vous tenterez d'attirer l'attention sur les fabuleux changements qui s'opèrent dans votre vie. S'il est compréhensible qu'une excitation vous gagne et que vous sentiez
l'irrésistible envie de répandre la bonne nouvelle autour de vous, dites-vous alors que ce qui est valable pour vous ne l'est pas forcément pour autrui. Toutefois, ne réprimez pas cet élan
intérieur en jugeant cette facette de vous-même, mais ressentez-en l'énergie avec détachement afin de ne pas la laisser vous conditionner, ni la dilapider en bavardages inutiles, privant de ce
fait l'autre de l'opportunité de s'exprimer et d'être accueilli dans sa réalité intérieure.
Il est avéré que votre pratique spirituelle vous permettra d'obtenir une libération de vos schémas anxiogènes et sera donc suivie d'un sentiment euphorisant de puissance et de liberté. Si vous vous laissez submerger par cette émotion positive, il y a de fortes chances qu'elle vous fasse dévier du centre imperturbable depuis lequel vous pouvez à chaque instant faire l'expérience de la quiétude et de la joie non conditionnées. Emporté par ce sentiment de toute-puissance, vous pourriez même manquer de bon sens et d'intelligence relationnelle, tentant de convaincre l'autre du bien-fondé de votre démarche, là où la sienne le place, selon votre interprétation, dans une marasme existentiel duquel vous pensez pouvoir l'extraire en lui assénant vos conseils spirituels et en l'invitant à suivre votre exemple. À ce stade de votre parcours spirituel, vous êtes certainement conscient que vos connaissances et les bénéfices que vous obtenez par votre pratique spirituelle peuvent nourrir ce rôle identitaire qu'est votre faux-moi spirituel.
Ainsi, au lieu de prendre les devants en parlant de vos expériences et de l'intense transformation intérieure dont vous êtes le témoin, laissez l'autre s'en faire une idée par lui-même, sans lui adresser le moindre sous-entendu sur votre pratique spirituelle. C'est un fait qu'une plus grande Présence de l'Âme dans l'incarnation vous apportera un nouveau rayonnement que les autres pourront ressentir. Votre Présence ne les laissera pas indifférents et il est probable qu'ils ressentent l'irrésistible envie d'en connaître la cause. Sachez toutefois qu'il se peut tout aussi bien qu'ils ne remarquent rien du tout au niveau conscient. Dans ce cas, pourquoi vouloir leur démontrer que vous avez changé et qu'ils devraient s'en rendre compte au lieu de vous enfermer dans la prison de leurs propres croyances à votre sujet (issues des expériences que vous avez eues en commun), si ce n'est pour répondre à un besoin d'être reconnu ou d'affirmer votre supériorité ?
Soyez aussi pleinement conscient de certains schémas de fonctionnement qui sont une forme de fausse humilité. Comme par exemple lorsque vous vous cachez derrière votre timidité en espérant par ce biais éviter de vous exposer au jugement ou au manque de reconnaissance et d'amour. Ou encore, lorsque vous refusez d'assumer votre Lumière par peur de ne pas être aussi vertueux que vous devriez l'être d'un point de vue strictement moral. Il ne s'agit pas non plus de refuser la gratitude et la reconnaissance de la part de ceux que votre ouverture de coeur sincère et désintéressée aura pu aider. Vous sentir digne de recevoir en retour ce que vous donnez est une autre manière de servir la Vie et de laisser circuler librement votre Lumière.
Avant toute chose, sachez que vous faites preuve d'humilité lorsque vous permettez à l'Âme de rayonner sa Lumière sans céder aux tentations de votre nature inférieure. Vous n'êtes ni dans la peur d'être jugé aux travers de votre action, ni dans la volonté d'obtenir, grâce à elle, des faveurs ou une image personnelle séduisante. Vous vous conformez à l'impulsion de votre Coeur qui est de rendre le moment présent le plus harmonieux possible, pour la seule joie de faire de votre personnalité le relais du Divin dans le monde manifesté. C'est cela l'humilité.
Et il n'y a nullement besoin de faire usage de la parole pour être dans cette humilité. Garder le silence est un art que vous devez apprendre à exercer avec justesse. Il n'est évidemment pas
question de vous enfermer dans le mutisme, mais d'utiliser votre parole en conformité avec le Plan divin, tout simplement. L'humilité provient de l'Intelligence du Coeur. Elle se soucie du
respect des besoins de chacun bien avant ceux de votre nature inférieure.
PS : Vous pouvez transférer librement le contenu de ce courriel à vos contacts, toutefois sans en modifier le contenu et en conservant
ces quelques lignes. S'ils sont intéressés, invitez-les à s'inscrire à l'envoi automatique des Lettres de Bodhiyuga, comme vous l'avez fait vous-même depuis la
page d'accueil du site internet www.bodhiyuga.net . Merci!
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